Scaleauto
: Toyota GT-One
Reportage présenté
par François Tardin alias "Franky" |
Dessinée
par André de Cortanze, la GT-One n'a jamais
concrétisé les espoirs placés en elle.
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Le
moule de la Toyota GT-One Proslot retrouve une
seconde jeunesse chez Scaleauto. Cette nouvelle
version, bénéficiant dun châssis
amélioré, est cependant loin de nêtre
quune simple réédition. Essai.
Lépopée
GT-One
Toyota a une grande tradition en endurance depuis
le début des années 1990. La marque na
pourtant jamais réussi à simposer au
Mans, malgré des voitures souvent très
performantes. Dernière tentative en date, le
programme GT-One (1998-1999) sest
également soldé par un échec en dépit du
budget faramineux engagé par le constructeur
nippon. La Toyota GT-One ne manquait pourtant pas
darguments. Dessinée par le génial André
de Cortanze, père des légendaires 905, elle fit
office dépouvantail dés son arrivée en
1998. Il sen fallut dailleurs de peu
pour que le trio Boutsen/Kelleners/Lees ne
triomphe, abandonnant finalement la victoire à
une Porsche 911 GT1 sur problème de boîte à 1
heure 30 du terme de la course. Toyota ne
renonça pas pour autant et revint en 1999 avec
une armada de trois GT-One légèrement
modifiées. Archi favorite, lécurie
japonaise ne parvint pas davantage que
lannée précédente à concrétiser en
course. Seule la numéro 3 des Japonais
Katayama/Tsuchiya/Suzuki parvint à terminer
lépreuve, finissant seconde à un tour de
la BMW V12 LMR victorieuse après une crevaison
dans les derniers tours. Cette nouvelle
déconvenue signait la fin de limplication
de Toyota en endurance
Le
retour au 1/32
Véritable star médiatique à léchelle
un, lavion de chasse de Toyota ne
bénéficia pas du boom du slot au 1/32,
handicapée en cela par ses formes tortueuses.
Seul le fabricant Proslot, alors en pleine
offensive au 1/32, sy intéressa à
lépoque pour ses qualités aérodynamiques
évidentes. Cela donna une voiture sans
compromis, dont lesthétique passait après
les qualités routières. Des qualités qui
firent date, puisque la Toyota GT-One du
fabricant américain resta une référence
jusquà larrivée de la récente
Mosler NSR. Entre temps, Proslot avait cessé son
activité 1/32, se concentrant sur le 1/24, sa
spécialité. Les licences et moules de leurs
quelques productions au 1/32 furent alors cédés
au fabricant Scaleauto/MRRC, qui nous propose
aujourdhui une variante revue et corrigée
de la GT-One. Après avoir commercialisé une
première version brute de décoration, Scaleauto
présente une réplique de la voiture numéro 3
sponsorisée par « Esso » et pilotée par
léquipage Katayama/Tsuchiya/Suzuki au Mans
1999.
La
GT-One Scaleauto face à son aïeul de chez
Proslot.
Une
peinture calamiteuse
Clairement orientée vers la compétition, la
GT-One Scaleauto est vendue dans un simple
emballage en plastique thermoformé agrafé sur
un rectangle cartonné. Rétroviseurs,
essuie-glace et vis pointeau de réglage de la
garde au sol avant sont livrés séparément dans
un petit sachet plastique.
Packaging
rudimentaire pour la star du Mans 1999.
Scaleauto
na pas apporté de retouches au moule
Proslot, qui ne souffrait il est vrai
daucun défaut majeur. Les proportions de
la carrosserie sont globalement correctes, même
si la bulle du cockpit et les passages de roues
arrières paraissent légèrement écrasés par
rapport à la GT-One originale. Seule
modification au chapitre carrosserie,
lhabitacle en plastique de la Proslot a
été remplacé par une variante en lexan plus
légère, les vitres restant quant à elles en
plastique. Les détails ne sont pas la qualité
première de cette production. Les rétroviseurs
sont grossièrement moulés en nylon blanc. Pour
notre part, la voiture originale disposant de
rétroviseurs rouges, nous les avons peints, non
sans éprouver quelques difficultés à faire
accrocher le TS-8 Tamiya en bombe sur le nylon.
Pour
plus de réalisme, nous avons peint les
rétroviseurs en rouge.
Côté
finition, si la tampographie est relativement
proprement appliquée, le voile de peinture rouge
est malheureusement de piètre qualité. De
nombreux endroits de la carrosseries offrent le
déplorable spectacle de poussières et de
rayures prises sous le vernis, conférant à ce
dernier un aspect proche du mat. Egalement
regrettable, la peinture noire de laileron
(mal ébavuré soit dit en passant),
nadhère aucunement au nylon dans lequel il
est moulé, et part au moindre contact avec un
ongle
A
l'image de la tampographie de la lame avant, la
finition de la belle laisse à désirer.
Fiabilisée
Si la GT-One Proslot faisait office de
référence en terme de performances, il
nen était pas de même question
fiabilité. Afin de remédier à ce problème,
Scaleauto a effectué la plupart des
modifications du châssis dans loptique
dune fiabilisation de la mécanique. Ainsi,
le puit du guide, qui cassait facilement sur la
Proslot, sest vu renforcé. Dans le même
esprit, le châssis ne borde plus la carrosserie
jusque à lintérieur du nez, supprimant de
cette manière une zone de forte exposition aux
chocs. La couronne est désormais montée sur un
support en alu vissé, à la manière de Slot.it.
Les jantes plastiques de la Proslot ont
avantageusement cédé leur place à des modèles
10 trous usinés en aluminium. Le berceau moteur
a quant à lui été modifié de manière à
accueillir une motorisation Scaleauto cage longue
de la dernière génération, développant 20'000
tours minutes sous 12 volts.
Scaleauto
a concentré la majorité des améliorations sur
le châssis.
Dernière
innovation à signaler, la présence dun
astucieux réglage de la garde au sol avant par 4
vis pointeau qui viennent enserrer laxe.
Idéal pour limiter au maximum le frottement du
train avant tout en conservant lappui
quil confère en virage.
La garde
au sol du train avant est reglable grâce à 4
vis pointeau.
Saine
Nous avons effectué le test sur une piste
Carrera de 15 mètres sous 17 volts. Avec les
pneus dorigine, la Toyota se révèle
infernale et ne tient absolument pas la route.
Les pneus ne sont manifestement pas appropriés
au revêtement relativement lisse de la Rolls des
pistes.
Voici
l'angle sous lequel vos adversaires verront le
plus souvent votre GT-One Scaleauto.
Les
pneus Proslot, très tendres, étaient nettement
supérieurs à leurs homologues Scaleauto. Nous
décidons donc de troquer les pneus arrières
dorigine contre des NSR « Ultragrip » en
dimension 19x10. Le comportement de la voiture
sen trouve littéralement transfiguré. Les
modifications opérées sur le châssis apportent
un gain évident en stabilité par rapport à la
Proslot et permettent de faire limpasse sur
le lest. Un gain qui se chiffre à environ 2
dixièmes. Le temps référence est fixé à 5
secondes 67, soit 3 dixièmes de plus que la
Mosler NSR. Pourtant, la Scaleauto fait montre
dun meilleur équilibre que sa rivale
italienne. Un écart paradoxal qui
sexplique par la piètre qualité du moteur
de la Scaleauto. Malgré les chiffres flatteurs
annoncés, ce dernier se révèle peu brillant,
peinant à relancer lauto en sortie de
virage. A cela sajoute un frein beaucoup
trop prononcé qui stoppe littéralement la
voiture et rend impossible toute conduite en
décélération, contrairement à ce quil
est possible de faire avec la Mosler NSR. En
conséquence, le pilotage de lengin
savère particulièrement exigeant et
inconfortable. Il impose le respect au
centimètre prêt des repères de freinage. Si
lon freine trop tôt, la perte de temps est
tout de suite importante, les manuvres de
réajustement de la vitesse se soldant la plupart
du temps par une violente sortie de route.
Look
ravageur pour une voiture exigeante à conduire.
Conclusion
Disposant dun look ravageur et dun
châssis particulièrement bien équilibré,
cette évolution de la Toyota GT-One se profile
comme une alternative intéressante à la Mosler
NSR. Les modifications apportées par Scaleauto
ont fiabilisé lensemble, même si le
remplacement de certains organes (pneus et
moteur), ne sest pas révélé adéquat
lors de notre test. Nous conseillerons par
conséquent lutilisation dune autre
monte pneumatique ainsi que dun autre
moteur
Scaleauto
: Toyota GT-One
Reportage présenté
par François Tardin alias "Franky" |
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