Duel
Aston Martin DBR9 : Scalextric vs SCX
Reportage présenté
par François Tardin alias "Franky" |
L'Aston
Martin DBR9 court toujous derrière sa première
victoire au Mans en GT1.
www.astonmartinracing.com
LAston
toujours deux fois!
LAston Martin DBR9 marque le grand
retour de la légendaire marque anglaise en
compétition. Normal donc que plusieurs
constructeurs de circuits routiers sy
intéressent. Nous avons comparé les
interprétations de SCX et de Scalextric.
Le
grand retour
Cela faisait longtemps quAston
Martin navait plus été officiellement
présent en compétition. Grâce à la structure
anglaise Prodrive, qui prépare également les
Subaru du WRC, le célèbre « British Racing
Green » a refait son apparition sur les pistes
au début de lannée 2005. Après des
débuts fracassants, qui virent la DBR9 remporter
les 12 Heures de Sebring 2005 en catégorie GT1
(ex GTS, ex GT2) au grand dam des deux Corvette
officielles, Aston Martin Racing dut affronter un
échec au Mans, sinclinant sur problèmes
mécaniques face aux mêmes Corvette. Depuis, la
DBR9 a glané quelques victoires en GT FIA et en
ALMS, mais la victoire GT1 au Mans lui a une
nouvelle fois échappé en 2006. Le potentiel de
la voiture est évident, mais sa fiabilité
déficiente la handicape sévèrement face aux
inusables Corvette
Lart
déviter le doublon
Si les marques SCX/Tecnitoys et
Scalextric ont toutes deux choisi de reproduire
la DBR9, elles ont soigneusement évité de
proposer strictement la même version, afin de
parer à linévitable préjudice que
causerait un doublonnage. Scalextric a jeté son
dévolu sur la voiture victorieuse des 12 Heures
de Sebring 2005 dans sa catégorie. La deuxième
voiture du team, reconnaissable à ses contours
de calandre et flancs de toit rouges, qui termina
quinzième de lépreuve, est désormais
également disponible (réf. C2758) au catalogue
du fabricant anglais. Chez SCX, on a curieusement
préféré la livrée de la DBR9 qui acheva la
manche anglaise du GT FIA 2005 en seconde
position. Un choix curieux, puisque cest
lautre Aston officielle qui simposa
ce jour-là.
Au
premier plan, la DBR9 SCX. Au second, son
équivalent de chez Scalextric.
Les
carrosseries au crible de lanalyse
Soyons francs, ces deux reproductions
sont de très bonne facture. Aucune delles
ne souffre de défauts majeurs. Pourtant, avec
ses nombreuses pièces rapportées, son habitacle
complet et sa peinture très finement pailletée,
la variante Scalextric peut se targuer dun
rendu maquette dont ne peut se prévaloir sa
rivale espagnole. Malgré tout, cette dernière
ne démérite pas. A limage de celles de la
Scalextric, les proportions de la SCX semblent
très fidèles à loriginale. Mais certains
détails grossiers viennent nuire au résultat de
lensemble. Lon regrettera ainsi les
supports daileron en « V » que SCX,
contrairement à Scalextric, na pas jugé
utile dajourer.
SCX ne
s'est pas donné la peine d'ajourer le support
d'aileron en "V" de sa DBR9.
De
même, SCX a fait limpasse sur la grille en
photodécoupe dont Scalextric a pourvu le
bouclier arrière de sa DBR9. Signalons encore
des jantes dont le gris métal ne respecte
absolument pas la teinte anthracite de celles de
la voiture échelle 1. Nous remarquerons
toutefois que le noir des jantes de la
Scalextric, sil se rapproche plus de la
réalité, nest pas rigoureusement exact
non plus. Au chapitre des rares imperfections
esthétiques de la DBR9 Scalextric, lon
mentionnera aussi les grossiers renforts de
phares avants, qui nuisent au réalisme des blocs
optiques. En revanche, on se plaira à louer
lintelligence de Scalextric, qui a équipé
son modèle de pièces rapportées (antennes et
rétroviseurs) en plastique souple. Un procédé
déjà employé par la marque anglaise sur sa
gamme JGTC et qui rend les voitures beaucoup
moins sensibles aux chocs. A contrario, SCX
continue étonnamment à mouler les pièces
fragiles en plastique rigide. Lon fera dés
lors attention de ménager les rétroviseurs de
la DBR9 espagnole, particulièrement exposés car
débordant largement les flancs de la
carrosserie.
Les
disgrâcieux renforts de phares de la Scalextric
tranchent avec le réalisme général de l'auto.
Belle
ou solide, il faut choisir
En matière de finition, les deux
rivales font figure de bonnes élèves. Le temps
des tampographies baveuses, des coulures de colle
et des peintures inégales semble enfin révolu
chez Tecnitoys. Une avancée que lun de nos
confrères attribue à un changement de site de
production. La tampographie de la SCX paraît
efficacement protégée par un épais vernis qui
confère à lauto un rendu très (trop)
brillant. Scalextric privilégie par contre
manifestement le réalisme à la solidité. Ici,
point de vernis sur la tampographie, qui
sen trouve très exposée et résistera par
conséquent mal aux chocs et autres frottements.
Sur les deux voitures, aucun défaut
dajustement du châssis par rapport à la
carrosserie n'a été constaté.
Des
architectures différentes
Si les carrosseries de nos deux modèles
se ressemblent comme deux gouttes deau, il
nen est pas de même pour leurs
mécaniques. SCX fait confiance à une
architecture à moteur longitudinal arrière et
couronne en équerre, alors que Scalextric a
privilégié une position transversale arrière
et une transmission inline, afin de laisser
davantage de place au ****pit, qui sen
trouve plus détaillé, comme nous lavons
dit plus haut. Tradition chez SCX, la
transmission de lélectricité du guide au
moteur seffectue via de longues bandes de
cuivres. Pour sa part, Scalextric continue à
faire confiance aux classiques fils gainés. Sur
la piste, ces choix technologiques différents
donnent un résultat similaire, les deux voitures
se mouvant silencieusement et sans coupure de
contact.
Moteur
en position longitudinale arrière pour la SCX
(gauche), transversale arrière pour la Scalex
(droite).
En
piste
Nous avons effectué ce comparatif sous
18 volts sur une piste Carrera de 16 mètres 11
de long. Nous avons immédiatement retiré les
aimants, afin de cerner les réelles capacités
routières des deux Aston. Pour commencer,
lon notera la présence déclairages
fonctionnels sur les deux modèles. Scalextric a
enfin remisé ses éclairages avants jaunes pour
des équivalents bleutés du plus bel effet, qui
font jeu égal avec ceux de la SCX, référence
en la matière. A larrière en revanche,
petit avantage pour la Scalextric, dont la
totalité des phares sallume, alors que
ceux de la SCX ne séclairent quen un
point.
Sur la
piste, ces deux modèles se sont révélés très
proches en performances.
Sans
préparation, la Scalextric, bien que très
largement survireuse, se montre légèrement plus
rapide que sa rivale de chez SCX. Son moteur
Mabushi, hormis son gros manque de frein, fait
montre dune belle vélocité. Les relances
sont franches mais totalement contrôlable, signe
dun moteur souple. En revanche, la DBR9
made in England est à la peine dans les courbes
sinueuses (Carrera R1) du tracé. Les travers
sont généreux lorsque lon se prend à
attaquer et se soldent régulièrement par une
sortie de route. Un comportement imputable à la
piètre qualité des pneus, qui naccrochent
pas suffisamment sur le revêtement lisse de
notre circuit, et au mauvais équilibre du
châssis, trop léger sur larrière. En
revanche, contrairement à nos confrères ayant
effectué lessai de la voiture sur piste
Scalextric, nous navons rencontré aucun
problème de deslotage intempestif du train
avant. Notre piste Carrera, très plane, y est
sans doute pour quelque chose! Dans cette
configuration, il est difficile de descendre en
dessous de 7 secondes 35 (ce jour-là, la Mosler
NSR, en petite forme, a effectué son meilleur
tour en 6 secondes 31). Au prix dune
attaque de tous les instants sanctionnée par
quelques sorties de route, nous parvenons tout de
même à accrocher un 7 secondes 21.
Avec
la SCX, changement de décors! La voiture est
rivée au sol, mais le moteur peine à relancer
les 91 grammes de lengin en sortie de
virage. Bien quapportant une amélioration
certaine par rapport au calamiteux RX-41, le
RX-42 savère nettement insuffisant pour
propulser une telle voiture. Long à monter en
régime, il ne permet aucunement dexploiter
lexcellent équilibre du châssis SCX et
stoppe littéralement la voiture dans les zones
de freinage, ce qui péjore la vitesse de passage
en courbe. Lon en vient dés lors à
attaquer exagérément pour tenter de combler les
faiblesses de la motorisation. Lauto
devient alors rétive et décroche brutalement en
virage lorsque laccélération est mal
dosée. Peu agréable à conduire, la SCX ne
parvient pas à faire mieux que 7 secondes 31.
Cependant, si lon parvient à se caler sur
un rythme, l'on tourne très régulièrement en 7
secondes 40. A noter que dans les virages en
appui, la voiture a tendance à sortir de
lavant. Nous imputerons cette désagréable
tendance à un manque de poids sur laxe
avant.
Sans
lest, l'Aston Scalextric (à droite) se révèle
légèrement plus rapide que sa rivale espagnole.
Afin
datténuer le très fort survirage de
lAston Scalextric, nous décidons
dabondamment lester le châssis devant les
roues arrières. Pour minimiser les risques de
deslotage dus à un éventuel déséquilibrage du
châssis, nous plaçons un petit peu de lest sous
les roues avants. Ainsi préparée, la belle
Anglaise se montre légèrement moins baladeuse
du train arrière. Il devient plus facile
dattaquer et les temps au tour se font plus
réguliers. Pourtant, nous ne parviendrons pas à
battre le meilleur temps de 7 secondes 21
réalisé sans lest. Impossible de descendre en
dessous de 7 secondes 25! Lon tourne par
contre sans forcer en 7 secondes 30.
Ladhérence précaire et les moins bonnes
reprises du moteur, bridé par le poids du lest,
empêchent de réaliser de meilleurs chronos.
Lon postulera en outre que
léquilibre du châssis nest pas
optimal.
La
SCX se voit équipée dune imposante plaque
autocollante plombée à lavant, afin de
limiter sa tendance aux sorties du train avant.
Afin de préserver lexcellent équilibre
naturel du châssis, nous plaçons quelques
grammes devant les roues arrières. Mais le
verdict de la piste est peu encourageant. Certes
la propension au deslotage a disparu et la
stabilité en virage reste impériale, mais le
moteur se montre incapable de relancer
correctement la voiture. Le surpoids occasionné
par le lest ne fait quaggraver ce constat.
Les temps de la SCX stagnent à 7 secondes 45,
soit presque 2 dixième de plus que la
Scalextric. Un comble pour une voiture dont le
châssis est incontestablement supérieur à
celui de sa concurrente!
Au
final, la DBR9 Scalextric (à gauche), s'impose
d'une courte tête.
Conclusion
Sur la piste, ces deux modèles se
montrent relativement proches lun de
lautre. Pourtant, si elle était équipée
dun vrai moteur, la SCX, bénéficiant
dun excellent châssis, surpasserait
largement sa rivale, dont la performance
nest pas lobjectif premier. Au
chapitre du réalisme en revanche, la victoire
sans appel de la DBR9 anglaise est largement
méritée.
Duel
Aston Martin DBR9 : Scalextric vs SCX
Reportage présenté
par François Tardin alias "Franky" |
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